Tout sur les torticolis - MCT Douleur chronique
Tout sur les torticolis - MCT Douleur chronique

Tout sur les torticolis

Les douleurs cervicales sont un problème très courant, car le cou est l’une des zones les plus vulnérables de notre colonne vertébrale soutenant un minimum de 7lbs. En effet celui-ci produit de nombreux mouvements grâce à ses muscles, tendons et os qui le compose. En cas de blessure ou de fatigue excessive, ses composantes peuvent être lésés et provoqués temporairement ou de façon permanente une douleur et une diminution de l’amplitude normale des mouvements. Ainsi, les torticolis font partie des affections cervicales touchant en grande partie la femme âgée entre 30 et 50 ans et les nouveau-nés. Pour la plupart des patients, cependant, le trouble peut augmenter progressivement et s’aggraver en un à cinq ans, puis se stabiliser. Le torticolis peut également persister pendant toute la vie de la personne, produisant une douleur continue et limitant les mouvements du cou, et finir par provoquer des déformations de la posture. Il existe cependant 3 types de torticolis aux degrés d’intensité différents dont je vous parlerai en détails dans cette recherche : aigue ou chronique, congénital et spasmodique.

 Schéma du squelette humain avec la zone du cou ciblée

Définition étiologie

En général, le torticolis se définit comme étant un blocage, une contracture perturbant la dynamique de mouvement du rachis cervical et de la tête.

Cependant Il existe trois types de torticolis allant de la forme bénigne à sévère étant le torticolis aigu ou chronique, congénitale et spasmodique.

En premier lieu, le torticolis aigu ou chronique se qualifie comme étant une douleur vive et brutale au cou provoquant une attitude antalgique en rotation cervicale et des raideurs musculaire persistante au niveau des trapèzes supérieurs. Ce type de cervicalgie d’origine le plus souvent traumatique, inflammatoire ou infectieuse est principalement dû à un spasme, une contracture douloureuse du sterno-cléido-mastoïdien. En effet, ce dérangement neuro-musculo-squelettique bénin étant le plus commun est le plus facile à traiter. Il peut cependant toucher d’autres parties du corps et peu devenir chronique si la cause initiale na pas été traitée correctement.

Il peut durer entre 3 et 5 jours et survenir à tout âge. Il se déclare la plupart du temps au réveil, lors de mouvement brusque, trop exigeant pour le muscle en question, un coup de froid ou même suite à un stress psychologique (ex; choc nerveux) ou physique (ex; accident voiture) important.

La radiographie montrera une perte d’harmonie de la courbure cervicale sans lésion discale apparente.

Les symptômes de ce torticolis évoluent par étape. Au début, la tête s’incline lors des activités pouvant provoquer des sensations de fatigue, faiblesse et tremblement de repos. Rapidement, la contracture devient active et douloureuse.  La tension s’étendra au niveau des trapèzes supérieurs et scalènes provoquant progressivement une perte de mobilité et dans la plupart des cas, une fixation de la tête en inclinaison homolatérale et/ou rotation controlatérale.

En deuxième lieu, parlons du torticolis congénital affectant plus de 4 enfants sur 1000 à la naissance. Il ce décrit comme étant une fibrose, une hypertonie unilatérale du sterno-cléido-mastoïdien. Sans correction, ce torticolis peut aboutir à une déformation permanente du crâne nommée plagiocéphalie qui se traduit par l’aplatissement occipital, vu les os mous du nourrisson. 

En effet, lors de l’accouchement, le bébé présentera la tête en flexion homolatérale du cote du muscle hypertonique et aura le petit menton tourné du coté opposé. Lors des examens cliniques, on observera aussi une surélévation  de l’épaule du côté du torticolis, une subluxation C0-C1-C2 ainsi que d’importante perte d’amplitude dans tous les mouvements cervicaux. Dans certain cas très sévère, on peut percevoir une déviation scoliotique compensatoire du rachis.

Celui-ci peut être causé par un mal positionnement intra-utérin. Il peut se développer suite à un accouchement difficile ayant nécessité l’utilisation des forceps ou des ventouses provoquant une compression importante et diminuant ainsi l’apport sanguin dans le muscle.

Dans d’autres cas, le torticolis congénital se développe au cours des premières semaines de gestation. Il peut être associé à d’autres facteurs tels que l’hypotonie, la paralysie cérébrale, la présence d’hémi-vertèbre(s), les lésions du plexus brachial, une tumeur spinale, etc.

Il est donc important de faire évaluer rapidement l’enfant afin d’éviter les complications sur le long terme.

Finalement, le torticolis spasmodique connu comme étant la plus fréquente des dystonies cervicales,  atteint principalement les femmes entre 35 et 50 ans. Cette maladie neurologique à évolution lente peut toucher un ou plusieurs muscles cervicaux à la fois dont le sterno-cléido-mastoïdien controlatérale à la déviation, les splénius, trapèzes, scalènes, élévateur de la scapula homolatérale ainsi que les semi-épineux et le platysma.

Schéma expliquant les différents torticolis

Il se traduit comme étant un dérèglement tonique provoquant une hypertonie permanente de la masse musculaire sursollicitée. Il se résulte par des contractions musculaires involontaire soit tonique (soutenu) ou clonique (saccadée, irrégulier).

 Ainsi, les patients souffrent de raideur importante, cervicalgie chronique, spasme, contracture, fatigue, céphalées de tension et migraines. Evoluant sur une période de 6 ans, cette pathologie neurologique chronique apporte d’importantes déformations inesthétiques et instabilités posturales. Il est donc responsable d’une gêne fonctionnelle dans l’exécution des AVD/AVQ provoquant une détresse psychologique tant au niveau social que relationnel.

Cependant, il reste encore difficile malgré les avancés technologiques dans le domaine de la neurologie d’établir la cause exacte de l’apparition de ce torticolis vu son installation pouvant être brutale ou insidieuse. Ainsi, les possible causes récences se résume comme étant suite à un effet secondaire de médicament, le symptôme dune maladie neurologique tel que le Parkinson ou la SLA, un désordre métabolique, une allergie (ex ; piqûre de guêpe), une intoxication au monoxyde de carbone, une infection cérébrale (ex : méningite bactérienne), trouble psychologique, psychose ou même une fracture C0-C1, etc. Par ailleurs la cause la plus probable reste le stress chronique, le choc nerveux, un trauma physique important (accident de voiture provoquant un syndrome de whiplash), etc.

Ce type de torticolis est une affection rare touchant environ 3 personnes sur 10 000 et apportant de nombreuses complications neurologiques sur le long terme.

Traitement

Le torticolis peut généralement être traité avec succès lorsque la cause est identifiée, comme dans le cas d’une croissance osseuse anormale. Cependant, si la cause est inconnue ou est un trouble du système nerveux comme dans le cas du torticolis spasmodique, le traitement aura moins de chances d’être efficace pour contrôler les spasmes douloureux.

Cependant, le torticolis aigue ou chronique reste le plus facile à traiter. Durant entre 3 et 5 jours, il nécessite  un repos complet, des enveloppements chauds et un bon massage pour détendre la musculature. En cas de persistance, des anti-inflammatoires comme le “Naproxin“, des aspirines associés avec myorelaxant seront conseiller afin de forcer l’élimination de la contracture douloureuse. Cependant, il se peut que le torticolis soit dû à un rhume, une bronchite ou autres grippes estivales, dans ce cas, traiter la cause éliminera automatiquement le torticolis.

Chez les nouveau-nés atteints de torticolis congénital, une physiothérapie intensive pour étirer le muscle lésé devrait être commencée dans les premiers mois après la naissance. Il est extrêmement important d’instaurer tôt le traitement, car s’il ne réussit pas ou est démarré trop tard, il peut devenir nécessaire de réparer les muscles cervicaux de l’enfant par un traitement chirurgical.

Dans le cas d’un torticolis spasmodique, les professionnelles de la santé ont 6 ans pour éliminer les plus de symptôme possible car lorsque cette pathologie atteint la phase plateau, elle se fige et persiste toute la vie. Ainsi, la première tentative  du médecin sera le traitement médicamenteux. Une multitude de médicaments par voie orale tel que le lévodopa, les anticholinergiques, les benzodiazépines servant à atténuer les mouvements involontaires et diminuer les spasmes chronique et douloureux en ralentissant l’activité du système nerveux central, les neuroleptiques servant à stabiliser les symptômes de la maladie et le blacoflène utilisé comme relaxant musculaire ont montrés des bénéfices considérables chez un bon nombre de patient.

Par la suite si la médication n’a que très peu d’effet, les spécialistes utiliseront les injections multiples de toxine botulique type A et B (botox) dans les points moteurs des muscles dystoniques du cou. Ce traitement de choix étant à l’heure actuelle le plus efficace, permet d’améliorer la position de la tête en diminuant les déformations et réduisant par le fait même, les spasmes musculaires douloureux pendant 1 à 3 mois chez plus de 70% des patients. Cette arme thérapeutique en neurologie bloque la transmission nerveuse et entraîne une paralysie flasque du muscle injecté. Il a cependant plusieurs effets secondaires associés à ce traitement étant la dysphonie, la perte de force des muscles du cou et la dysphagie. De plus, si l’injection est mal orientée, il peut y avoir diffusion dans les terrains voisins.

Par ailleurs, la rééducation fonctionnelle en physiothérapie et en orthophonie adaptée au patient est fondamentale et complémentaire à l’action de la toxine botulique.

En dernier recours, une autre option thérapeutique peut être indiquée. Elle se définit comme étant l’ablation chirurgicale du sterno-cléido-mastoïdien touché ainsi que des nerfs sensitifs des muscles cervicaux affectés. Ce traitement est parfois efficace, mais ne doit être tenté que si les autres traitements n’ont apporté aucun soulagement.

Enfin, si des problèmes émotionnels sont susceptibles de contribuer à la survenue des spasmes, un traitement psychiatrique et un soutien psychologique doivent être envisagé.

Conclusion

En conclusion, il existe 3 types de torticolis dont l’intensité des symptômes varie et pouvant toucher soit des nouveau-nés ou des personnes âgées principalement entre 30 et 50 ans. Ainsi, cette pathologie peut être d’origine neurologique comme dans le cas du spasmodique où les symptômes évolue sur 6 ans et persiste toute la vie. Le torticolis aigue, lui est le plus facile à traiter si la cause est bien identifiée, il disparaît souvent entre 3 et 5 jours. Le congénital dont la principal cause est un mal positionnement intra-utérin nécessite un traitement intensif en physiothérapie afin d’éviter les complications posturales sur le long terme. Ainsi, en massothérapie, nous avons un impact favorable sur ces  trois types de torticolis car en effet la thérapie musculaire permet une détente des muscles en contracture ce qui atténue les symptômes douloureux de cette pathologie tout en diminuant les compensations pouvant provoqués des déformations posturales souvent inesthétique.

Rédigé par Marie-Christine Tremblay

Bibliographie

Livres et ouvrages de références ;

  • THERRIEN, Mireille. 2010. Orthopédie, Traumatologie des membres et thérapeutiques (notes complémentaires), Chicoutimi, Cégep de Chicoutimi, 149 pages.
  • Bergeron-Fortin-Leclaire. 2008. Pathologie médicale de l’appareil locomoteur 2ieme édition, Canada, Edisem inc., 1444 pages
  • Delamare, Garnier. 2009. Dictionnaire illustré des termes de médecine 30 ieme édition, Paris, Maloine, 1054 pages.

Articles Internet ;